Lundi soir, presque minuit, je discute avec des amis qui nagent et font un peu de course à pied. L’un s’est lançé le défi de faire son premier semi marathon à Paris. L’autre veut absolument venir voir ça car ça le touche beaucoup de voir les coureurs avec autant d’émotion sur la ligne d’arrivée.
Quand tu fais un truc qui te paraissais inimaginable il y a quelques années, que tu t’es lancé ce défi, et que tu es allé jusqu’au bout de toi même, l’émotion t’envahie, tu te mets à pleurer…
Des larmes de bonheurs sans doute ou alors parce que cette aventure est finie. Sur l’arrivée d’un Ironman, on peut vraiment voir ça. Car cette épreuve te fais vivre une incroyable expérience.
Je remonte alors dans mes souvenirs de mon premier 10km à Hardelot en 1996, puis mon premier 20km à Paris en 2006, puis mon premier marathon à Paris en 2007. Je cherche encore avec mon 1er trail de 70km à Lyon en 2010. Mon deuxième marathon à Vincennes en 2011? J’en arrive à mon premier Ironman à Lanzarote en 2012. Non, je ne vois pas! Je ne me souviens pas. Je n’ai pas eu cette joie ni ressentie cette émotion. Ca a été des grosses aventures, des belles épreuves difficiles, mais je n’ai pas eu la sensation de ce défi personnel relevé, de cette victoire contre soi et contre toutes les difficultés rencontrées pour en arriver là.
Je pense que tout simplement le défi n’était pas de taille, finir ces épreuves ne faisait pas partie d’un objectif de vie, d’un rêve, mais c’était juste une étape. Alors oui, la quête d’Hawaii en est clairement un.
Depuis tout petit je veux aller là-bas, avant tout parce que ma première passion c’est le windsurf et que c’est aussi la mecque pour ça cette endroit. Je me souviens de rêver devant les photos des magazines Wind et Planchemag quand j’avais à peine 10 ans.
Quand j’ai appris qu’il y avait un Ironman là-bas et que en plus c’était l’Ironman le plus relevé de la planète, j’ai tout de suite noter ça dans mon carnet de voyage. Mais il faut passer par une qualification car il est championnat du monde. Ca m’a motivé encore plus l’envie d’atteindre un bon niveau pour avoir ma place là bas.
En 2013, pour ma deuxième année sur Ironman, j’ai presque touché le graal en manquant la qualification de peu. Puis ensuite ça a été une longue descente aux enfers avec des abandons, des annulations de courses. Puis pire ensuite avec des passages à l’hôpital, chez différents médecins et avec des traitements médicaux à la clé. Oui, j’en suis devenue malade et mon corps ne voulait plus rien savoir. Une coupure était nécessaire.
En 2019, j’ai entâmé ma résurrection, avec un Ironman que je termine avec un chrono honorable.
En 2020, je reprends ma quête de slot pour Hawaii. Et si ce n’est pas cette année, ce sera la suivante. Kaluia-Kona, prépare toi, j’arrive.